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Logements et Handicaps

Le 06/10/2020
Par Brice Tourville

Chargé de communication 

La question du handicap et sa prise en compte par les sociétés humaines renvoie à la réflexion de l’éthique sociale et globalement à l’évolution morale au sein des civilisations. En effet le traitement de cette question connait une historique dont il est intéressant de rappeler brièvement les grandes étapes.  

 

En Occident et durant la période du moyen âge, c’est une politique d’enfermement qui domine et une certaine confusion entre la pauvreté, la mendicité et le handicap. L’Église tente de prendre en charge ce défi social avec l’angle de la charité. En 1656, Louis XIV ordonne la création à Paris de l'Hôpital la Salpêtrière avec une approche de renfermement. Pendant la Renaissance et plus tard l’émergence des philosophies des Lumières et des droits humains, la question du handicap est redéfinie avec une approche liée aux droits universels et de la responsabilité de l’État et du devoir d’assistance de la Nation envers l’ensemble des citoyens. C’est cependant, lors des deux guerres mondiales et les effets désastreux notamment en termes du nombre très élevé des blessés de guerre que les institutions ont connu un changement majeur dans le traitement et la perception même du handicap avec l’émergence des notions telles que « droit à la réparation » et « aide à la réinsertion ». De la période d’après-guerre jusqu’aux années quatre-vingt, la question du handicap relevait plus du domaine médical mais également législatif avec l’apparition de la notion d’emploi réservés en France. Il nous faut noter que cette démarche connait une dimension internationale et Onusienne avec l’adoption le 9 décembre 1975 par l’Assemblée générale des Nations unies d’une déclaration des droits des personnes handicapées.

 

C’est lors des trois dernières décennies qu’une approche fondamentalement différente a pu émerger en concentrant notamment les efforts sur l’environnement des personnes. Ce point a vu naitre notamment en France, La loi n° 2005-105 du 11 février 2005 pour l'égalité des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cette loi énonce le principe du droit à la compensation et de l'obligation de solidarité de l'ensemble de la société à l'égard des personnes handicapées que la Cité doit s'organiser pour le rendre possible. Des prestations de compensation personnalisées sont mises en place et surtout des normes architecturales et urbaines obligent les constructeurs à produire des logements adaptés et d’intégrer dans les aménagements urbains la possibilité technique d’accessibilité. C’est ainsi que l’accès aux droits et l’accès aux espaces déterminent actuellement la position institutionnelle et sociétale concernant le handicap. Cette démarche tend à favoriser l’inclusion des personnes au sein de la société et du marché du travail.

 

C’est tout naturellement que les bailleurs sociaux, qui représentent un dispositif d’inclusion sociale lié aux logements, s’inscrivent dans cette démarche nationale. La SHLMR prend sa part localement par le respect des normes PMR dans ses nouvelles constructions mais également par des opérations de réhabilitation globale ou diffuses selon les demandes. Il nous faut noter cependant que le parc immobilier construit avant 2005 représente une grande majorité des logements gérés. Vu la difficile équation de la production du logement social sur l’Ile, une vraie complexité persiste concernant la disponibilité des logements adaptés aux besoins. Par ailleurs, il nous faut souligner également ici un point fondamental qui est que le processus d’inclusion et d’insertion des personnes handicapées ne se limite pas à un aménagement technique. Le suivi social, psychologique est essentiel. C’est la condition sine qua non de la réussite de ces projets individuels. De surcroit, le champ du handicap est vaste dans sa diversité. Le ou les handicaps moteurs, visuels ou auditifs nécessitent chacun un service social et technique sur mesure. C’est pour quoi il nous faut réunir les partenaires et les professionnels autour d’une démarche collaborative. Le projet du logement école porté par la SHLMR et la Fondation Père Favron en est un bel exemple.

 

Le handicap nous concerne tous, des accidents de la routes, aux diverses maladies qui surviennent durant la vie et au champs spécifique de la vieillesse.

 

L’éthique et la qualité morale d’une société se mesurent par ses démarches inclusives et son traitement des personnes vulnérables. Les équipes de la SHLMR, chacune et chacun dans leurs domaines d’activités, se mobiliseront constamment pour répondre à ce défi sur le territoire Réunionnais.